mercredi 21 mars 2007

Le carré aux Aromates

A notre arrivée en janvier 2006, il y avait devant la maison une vieille souche décomposée au pied de laquelle tronait fièrement trois rosiers nains. Cette ensemble n'était pas follement esthétique. De plus, orienté plein sud et juste en face de la cuisine, on a eu l'idée de le transformer en zone de culture aromatique, type jardin de simples. Le jardin potager se trouvant bien derrière la maison, il apparaissait plus pratique de planter nos herbes "de Provence" à cet endroit.

A défaut d'herbes médicinales, j'ai surtout chercher à regrouper un maximum d'herbes culinaires - on aime bien faire à manger ! :o)- sans pour autant être exhaustif...
On retrouvera :
-Cerfeuil,
-Bourrache,
-Valériane,
-Romain,
-Sauge,
-Angélique,
-Coriandre,
-Oseille,
-Sarriette,
-Pimprenelle,
-Aneth,
-Mélisse,
-Raifort,
-Thym,
-Basilic,
-Estragon,
-Verveine citronelle,
-Ciboulette,
-Lavande,
-Camomille,
-Marjolaine,
-Persil,
-Laurier sauce,
-Menthe,
-Origan.

Un bon tour d'horizon de ce qu'il se fait ! Pour tout savoir sur les plantes aromatiques, ce lien : liste descriptive d'herbes aromatiques

Donc, en route pour l'arrachage de la souche ! Le terrain remis droit, les rosiers déterrés (ils n'ont pas apprécié la première année d'avoir été bougé au printemps mais ont survécu. Il faut essayer de réaliser cette opération en novembre et non en avril...), j'ai essayé de créer un lieu convivial et délimité, facile d'accès pour la récolte... Ca a donné ça :


On retrouve les trois rosiers au centre, et des triangles qui hébergeront chacun trois variétés différentes.

La liste établie, la plantation a pu se faire au printemps 2006. J'avais l'idée de réaliser un paillis végétal composé de trèfle blanc nain, ceci dans le but de couvrir au maximum le terrain afin d'avoir à éviter le désherbage et faire joli entre les ardoises :


Au départ, ça pouvait aller :


Mais c'est très vite devenu le bazar...
En effet, le trèfle nain n'est pas si nain... Il fait de très jolis touffes mais qui font bien 20 à 30 cm de haut quand il se plait et est très envahissant. De plus, tout ce vert est excessif et ne fait plus ressortir le dessin du jardinet ni les plantes qui en font partis. Troisième élement, le trèfle pompe une partie de l'eau attribuée aux aromatiques, du moins pour ceux qui en demande. Finalement, le trèfle, c'est très bien en allée mais pas en paillage naturel...

Donc, à la fin de l'été, réaction : on arrache le trèfle en profondeur (ça dispose d'une très profonde racine centrale), on profite que la terre soit encore assez chaude et on met un paillage différent.
J'ai opté pour du paillis en cosse de cacao. D'une, c'est bio et ça se décompose assez lentement, de deux, la couleur marron fait ressortir le vert des plantes et le bleu des ardoises. Le résultat en novembre 2006 :


Cette année, ça devrait être encore plus joli, les plantes vivaces se sont installées et prennent leur place, le carré va être plus touffu.
Voici ce qu'il en ressort au tout début du printemps 2007 :


J'ai mis des petites tulipes pour occuper l'espace le temps du printemps...

Pour suivre l'évolution du jardin, n'oubliez pas de vous rendre régulièrement dans la rubrique "pour suivre le jardin en photos", j'y mettrai régulièrement des photos des différentes réalisations ici évoquées.

mercredi 14 mars 2007

La création d'un tipi pour légumes à rames

J'ai testé l'année dernière de faire des haricots coco à rames. Pour cela, il me fallait bien évidemment un tipi, que j'ai improvisé comme j'ai pu avec des piquets de récupération et du bambou. Il ressemblait à ça :


Le côté esthétique n'est pas flamboyant, il faut bien l'avouer, bien que, en cours de saison, ça ressemble plutôt à ça :


Pour cette année, je me suis décidé à développer l'idée des rames, d'autant plus que je n'avais pas de place dans ma rotation de légumes au niveau des deux parcelles. Ainsi, j'ai créé quatre tipis supplémentaires où se succèderont petits pois en début de saison et haricots coco en fin de saison, avec pour ambition de faire quelque chose de beau en plus de fonctionnel...

J'ai commencé par creusé mes plate-bandes au milieu de la pelouse, en prenant bien soin de les écartées suffisamment les unes des autres pour pouvoir passer la tondeuse !
J'ai acheté des piquets de 2,50m que j'ai enfoncé au centre jusqu'à une hauteur d'environ 1,80m. J'ai mis en place en haut et tout autour de ces piquets des cavaliers :


Ensuite, j'ai récupéré des branches d'un érable que j'avais élagué à l'automne pour en faire des pieux que j'ai enterré tout autour :


Puis, j'ai fait une petite encoche sur chacun des pieux :


Le but de cette encoche est de bien maintenir la ficelle dont je vais me servir pour faire le tour de mon tipi :


Une fois cela réalisé, il ne reste plus qu'à tendre de la ficelle entre les cavaliers en haut du piquet et le bas du tipi :



Je dois avouer que le résultat me plait bien.

samedi 10 mars 2007

Je t'aime, tu m'aimes, il sème...

C'est la saison des semis !!!
Le terrain est préparé, il faut maintenant planifier la mise en terre des différents légumes...
Chacun ayant différemment besoin de chaleur, de soleil, d'eau, etc., ils ne seront pas tous plantés en même temps. De plus, je n'achète que très peu de plants en godets et privilégie les semis chez moi. Ca me permet de savoir ce que je plante et ne pas voir de plants forcés en serre.

Pour ne pas rater le bon moment et grâce à l'expérience des autres années, je me suis fais un planning, pompeusement appelé "planning des actions à mener" :



Vous pouvez aussi le retrouver sur ce lien :
planning des actions à mener

J'y indique la date de semis et la date de repiquage, si besoin, afin de ne pas subitemment me rendre compte que j'ai oublié de semer mes graines au bon moment et prendre du retard...

Pour les semis préalables, la plupart sont fait au chaud, à la maison ! Mars, avril sont les mois où une table est rajoutée devant la fenêtre du salon, couverte de pots en tout genre...
J'ai récupéré auprès d'un pépiniériste des plaques alvéolées, remplies de trous d'environ 2cmX2cmX2cm. C'est idéal pour les premiers semis, ça permet de gagner de la place par rapport au godet.


De plus, les plantes poussent mieux lorsqu'elles sont à proximité l'une de l'autre, ça leur donne de la force. Ceci est bien entendu vrai jusqu'à un certain niveau de croissance ! Mais, au tout départ, il est essentiel qu'elle puisse se "sentir".
C'est vrai que de telle plantation dans un salon, ça prend de la place. Mais très vite les premières pousses se font voir (ci-dessous après seulement dix jours) et quel plaisir de regarder tous les matins les avancées de la nuit !


Rapidement, pour ne pas que les plants s'épuisent avec le peu de terre, on les repiquera dans des godets plus grands ou directement en terre en fonction de leurs besoins respectifs. Cette opération se fera dès que la motte sera formée.

Pour les premiers semis, j'utilise un terreau adapté, très fin, type Algoflash. Je n'en ai malheureusement pas trouvé d'équivalent en bio. Par contre, pour le repiquage en godet, qui se fera probablement d'ici début avril, j'ai trouvé un terreau bio chez Gamm Vert, à 4,50 € les 50 litres, ce qui est tout à fait raisonnable pour du terreau !



Je crois que c'est un des moments que je préfère sur l'année, pouvoir voir les petites pousses se transformer en plantes adultes et planifier et imaginer mon potager de l'été...

mardi 6 mars 2007

L'implantation des rangs de légumes

Afin de prévoir les plantations, je me suis fait des plans en fonction des mois : février-mars pour prévoir le printemps, avril-mai pour les légumes d'été, fin juillet pour ceux de l'automne et de l'hiver, et octobre pour l'hivernage.

Il est essentiel de prévoir à l'avance ces plantations afin de bien associer les plantes en fonction de leur attirance mutuelle...

Sachant qu'une rangée sur deux est plantée d'éléments fertilisants, les autres seront plantées de légumes. Cependant, il faut bien prévoir les chemins afin d'y accéder. Pour cela, je plante une rangée de trèfle blanc nain toutes les six rangées. L'avantage du trèfle est que l'on peut rapidement marcher dessus sans l'abimer. En effet, il se relève très vite après notre passage. On peut marcher dessus environ trois semaines après le semis. On peut ainsi, à partir du chemin de trèfle, accèder à trois rangées de chaque côté, les rangées faisant 25 cm, c'est jouable...

La composition du jardin sera la suivante :

chemin de trèfle-rang fertilisant-rang de légume-rang fertilisant-rang de légume-rang fertilisant-chemin de trèfle-rang fertilisant-rang de légume-etc...

Il me reste donc 17 rangées pour planter des légumes par parcelle de 12 mètres de long. Les plus productivistes me diront que je perds de la place et du temps... Et oui, mais ce n'est pas du tout l'esprit de ma méthode !

Ainsi, au début du printemps, voici le plan du jardin :


Afin d'occuper les rangs de légumes à venir, je plante de la phacélie, une jolie fleur dans les tons bleuetés, dont les abeilles raffolent et qui est, de surcroit, un très bon engrais vert...

En rouge, les légumes à planter avant le 1er avril, en noir ceux qui viendront après (afin de leur garder de la place sur le rang). Le trèfle, les épinards, les soucis et les oeillets sont plantés directement en terre entre le 1er et le 15 mars.

Les rangs fertilisants

Tout d'abord, il faut planifier l'organisation du jardin en fonction des associations bénéfiques ou non. Pour cela, un plan s'impose...

J'ai divisé chaque parcelle en rangée de 25 cm de large. Chaque parcelle faisant 12 mètres de long, je dispose de 48 rangées / parcelle. Pour marquer les rangées, j'ai quadrillé la parcelle avec de la ficelle et je réutilise cette trame chaque année...


Dans la méthode que j'utilise, il s'agit de créer des rangs fertilisants sur une rangée sur deux. Les rangs fertilisants sont des rangées où seront soit planté de l'engrais vert (plantes améliorant la composition du sol) soit étendu du compost. Chaque année, on change de rangée, ainsi les légumes poussent sur les rangs fertilisants de l'année précédente.

Au printemps, sur les rangs fertilisants, je plante en alternance :
- de l'épinard : très bon engrais vert, bons à manger, et qui seront coupés et laissés à se décomposer à même le sol lorsqu'ils auront montés avec les chaleurs de l'été. Leur décomposition amènera des nutriments au sol et participera à la vie microbienne. De plus, cela évitera de laisser la terre nue. Une fois décomposé, on pourra étaler du compost bien mûr à la place.
- des soucis : bon engrais vert, ils apportent une touche de couleur non négligeable.
- des oeillets d'inde : de belles couleurs et une odeur qui repoussent bon nombre d'insectes indésirables (pucerons, aleurodes, nématodes...).
Il reste donc environ 24 rangées exploitables par parcelles.

samedi 3 mars 2007

Au commencement il y avait... la pelouse

En janvier 2006, à notre arrivée dans notre nouvelle maison, le potager n'existait pas. A l'endroit envisagé s'étendait une grande pelouse et, plus loin, un verger herbacé.


Le jardin a été planifié, deux carrés de 12 m par 5, soit 60 m² chacun. Le labour a été un moment incontestablement laborieux !

Cette année, je pensais ne pas avoir à labourer. En effet, retourner la terre enfouie les bactéries du dessus de la terre qui sont aérobiques (qui ont besoin d'oxygène), et donc les étouffe et, à l'inverse, remonte à la surface les micro-organismes anaérobiques (qui vivent à l'abri de l'oxygène) avec la même réussite...

Mais le labour a l'avantage d'aérer la terre et de la rendre plus meuble. Avec une terre régulièrement travaillée et assez souple, il est possible d'ameublir la terre sans la retourner avec un outil type grelinette.
Cependant ma terre étant fortement argileuse, le labour s'est imposé contre ma volonté et celle de mon dos ! :o)

Le résultat fut le suivant :


Pour compenser, j'ai choisi de fertiliser mon terrain à base d'Or Brun, un fertilisant concentré Bio, évidemment, à base de guano marin et de fumier. Ce compost naturel permet de réactiver la vie microbienne.


Un sac de 40 kg par parcelle fut nécessaire, à étaler et à intégrer rapidement au terrain afin d'éviter la mort des micro-organismes présents. Ceux-ci vont permettent un vie microbienne dense et favoriser une meilleure assimilation des nutriments par les plantes.

Une fois préparé, le terrain ressemble à ça :


A partir de ce moment, il s'agit de vite resemer pour éviter que les pluies du printemps ne délave le terrain...

Un jardin bio ?

Sans être encarté écolo à fond et bouffer du soja tous les jours, il me semble important de ne pas utiliser de pesticides ou engrais chimiques, du moins au maximum possible. Nous avons tout une palette de possibilités écologiques ou biologiques pour l'éviter.
De plus, s'il fallait utiliser les mêmes produits que ceux des professionnels, autant acheter les légumes dans le commerce, c'est plus rentable !
Hormis le plaisir de jardiner, je suis à la recherche du goût véritable du légume : une tomate qui a pris le temps de pousser et de rougir à un goût incomparable...
Le livre de Hans Wagner livre, en plus de la culture associée à proprement parlé, un modèle de jardinage, en quatre points :
- Une organisation par rangées et non plus par planches : 1 rangée avec des légumes, une rangée "fertilisante" avec une rotation tous les ans.
- Une terre toujours occupée par une culture : plus de terre nue lessivée par les intempéries, une vie microbienne de surface très active . Sauf dans les conditions extrêmes, qui a vu dans la nature des terres bêchées ou inocuppées ?
- L'utilisation d'engrais vert ou de compost afin de fertiliser le terrain et de lui rendre ce qu'il a donné.
- Un mélange de couleurs et de plantes : les légumes avec les fleurs font un joli mariage et égaye le jardin tout en s'aidant mutuellement.
C'est la deuxième année que je réalise le jardin de cette manière et la première année m'a apportée de belles satisfactions.

Le but de ce blog est de suivre une saison de jardinage au potager de Stéph...
N'hésitez pas à me contacter !!!

vendredi 2 mars 2007

Le concept de la culture associée

Tout a commencé par un cadeau de Noël de ma chère mère :
"Tiens, j'ai trouvé le titre sympa, tu me diras ce que t'en penses", m'a-t-elle dit en m'offrant un petit ouvrage intitulé Le poireau préfère les fraises avec pour sous-titre "les meilleures association de plantes".
Curieux, je le dévorais en une soirée et découvris qu'il existait des plantes qui se complétaient à merveille et dont l'association était bénéfique à chacune. Ainsi, pour exemple unique, la mouche de la carotte est repoussée par l'odeur émise par les oignons et réciproquement...
De même, certaines plantes peuvent se nuirent si elles sont plantées l'une à côté de l'autre. J'ai tout de suite pensé à ma maigre récolte de petits pois de l'année précédente (100 grammes une fois écossés pour 250 plantés !) et la réponse est venue du livre lui-même : mes pois étaient entourés d'oignons, très défavorables au pois ou aux haricots.

Il semble possible que différentes plantes peuvent interagir entre elles et qu'elles s'associent naturellement. Leurs protections mutuelles leurs permet d'être plus fortes et ainsi moins sensibles aux parasites. Certaines fleurs peuvent attirées les parasites et ainsi les détourner d'autres plantes ou légumes. De la même manière, des odeurs fortes telles que celle du basilic, de la menthe ou de la mélisse citronelle peuvent chasser les pucerons. Les soucis ou les oeillets d'indes chassent les nématodes (des vers microscopiques situés dans le sol) grâce à leur excrétions racinaires.

De plus, les insectes sentent les odeurs émises par les plantes et sont attirés. Ils peuvent devenir des ravageurs s'ils sont en très grand nombre. Un champ en monoculture aide à la reproduction de ceux-ci car ils y trouvent un environnement favorable. Dans un jardin où les cultures sont associées les unes avec les autres, l'alternance des senteurs perturbent les hôtes indésirables. Un insecte vole un peu plus loin et l'odeur change. Ainsi, l'intérêt des ravageurs pour le jardin s'estompe et les plantes sont épargnées.

C'est un moyen simple et peu coûteux pour protéger les plantes sans produits chimiques...